Le point sur la structure actuelle du DRS. Deuxième partie.

« Toufik a-t-il préparé sa succession ? Le DRS lui survivra-t-il ? Y aura-t-il une restructuration des services secrets ? Personne à Alger ne peut donner des réponses à ces questions. L’avenir du pays, pourtant, en dépend étroitement. »

Telle était le paragraphe de conclusion dans l’article Général Toufik: Le dirigeant invisible (publié en mars 2013). Des questions qui sont plus que jamais d’actualité, à la suite des divers changements au sein du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) depuis ce début septembre. Après un premier volet consacré à l’organisation du DRS, voici ci-dessous de nouveaux éléments d’analyse et de réflexion sur la structure des services secrets algériens. Un deuxième volet qui commence par un éclairage de la culture de l’institution DRS, et se termine par ce qui se reflète dans le mouvement des responsables sécuritaires.

MDN-logos

Légende: Toutes les composantes de l’armée sont mentionnées sur le site du MDN à travers leurs blasons: forces terrestres, aériennes, navales, défense du territoire,
gendarmerie nationale et garde républicaine. Où est le DRS?

A lire certains journalistes proches du régime algérien, il ne s’est rien passé ces dernières semaines. Les généraux relevés de leurs fonctions, c’était juste des décisions concertées entre la présidence et les forces de sécurité. Et les mêmes thuriféraires martèlent que le DRS n’est qu’une composante du Ministère de la Défense Nationale (MDN), minimisant par là son influence sur la scène politique du pays. Pourtant, il suffit de consulter le site internet officiel du MDN pour remarquer que le DRS en est totalement absent.

Le DRS fait-il partie du MDN? En théorie oui, mais pas en pratique. La raison primaire en est qu’une trop grande différence culturelle sépare les deux pôles sécuritaires, pour ne pas dire une disjonction institutionnelle.

L’armée algérienne chapeautée par l’état-major est une institution fermée, relativement isolée de la société, ayant une structure pyramidale rigide de commandement. Et le seul lien qui relie l’armée classique à la société est la conscription (service national). Mais ce contact ne concerne que le bas de la pyramide. Les officiers supérieurs vivent eux dans une bulle étanche par rapport au reste du pays.

De son côté et pour réaliser ses missions, citons trois modalités qu’utilise le DRS : la connexion avec l’ensemble social environnant, la flexibilité d’adaptation aux menaces réelles ou supposées, et le recours à une créativité collective. Ces trois modalités sont absentes de la culture de l’armée régulière. En d’autres termes, le DRS et l’armée ont deux modes de fonctionnement différents. Une chaîne de commandement purement militaire est une « « filière bidirectionnelle d’autorité et de reddition de comptes » qui relie un supérieur à ses subalternes. » Situation complètement différente du côté des services secrets. Dans le système opaque des services secrets, les interactions sont multidirectionnelles et ont des modalités assez diversifiées. D’ailleurs, la structure administrative du DRS n’est que la moelle épinière d’un réseau plus vaste. Un réseau ayant des ramifications dans les milieux administratifs, économiques, de la société civile, sécuritaires, politiques, etc… C’est ce qui est communément appelé l’Etat dans l’Etat (ou l’Etat profond)…

Le DRS est non seulement autonome horizontalement par rapport aux autres piliers de la sécurité de l’Etat: l’armée régulière et le ministère de l’intérieur. Il est aussi autonome verticalement par rapport à la présidence de la république. Cette analyse permet de revisiter certains choix faits ces dernières décennies. Il semble que de façon consciente ou intuitive, le pouvoir algérien a tenté d’éviter un clivage dangereux entre les pôles des forces de sécurité. La tradition veut ainsi que depuis le début des années 80, le Chef des services secrets soit issu ou tout au moins ait été au contact de l’armée régulière. Lakehal Ayat était un militaire de carrière, il commandait la 8e brigade blindée avant de devenir patron des services de 1981 à 1988. Ses successeurs ont un point en commun. Mohamed Betchine et Mohamed Mediène dit Toufik ont tous les deux fait leurs armes au sein de la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA), la tour de contrôle qui surveille l’armée régulière. Une remarque qui donne un aperçu sur l’éventuel futur chef du DRS. 

L’état-major et les services secrets ont deux modes de fonctionnement différents, deux
cultures éloignées. Cela explique certains événements récents comme le refus d’officiers DRS de dépendre de l’armée régulière. Le Service Central de la Police Judiciaire (SCPJ) a été dissous après qu’une partie de ses cadres ait été mutée à la justice militaire. Les officiers ayant qualité d’inspecteurs de police judiciaire sont eux restés au DRS. Le Centre de Communication et Diffusion (CCD) semble avoir été l’enjeu de concessions entre le président Bouteflika et le général Toufik Les cadres du CCD restent au DRS en vertu d’un compromis qui n’a pas révélé toutes ses faces cachées [Mise à jour du 3/11/13: le CCD a été dissous fin octobre]. Enfin, la DCSA est passée sous le contrôle du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah. Elle est désormais dirigée par le général-major Lakhdar Tireche, qui succède au  général-major M’henna Djebbar. Et parmi les responsables de trois des principales directions du DRS, M’henna Djebbar est le seul à avoir été appelé à d’autres fonctions dans le périmètre du DRS.

Revenons à l’actualité récente. Ces derniers jours, les généraux-majors « Bachir Tartag dit Athmane » et Rachid Lallali dit Attafi ont été relevés de leurs postes respectifs. Tartag était le patron de la Direction de la Sécurité Intérieure (DSI). Selon des sources concordantes, il a été remplacé par le général Abdelhamid Bendaoud dit Ali, qui était l’un des adjoint d’Attafi à la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE). Bendaoud a eu une longue carrière d’attaché militaire en Europe, en Belgique puis onze ans en France.

Le nouveau responsable de la DDSE à la place d’Attafi serait le général Mohamed Bouzit dit Yacef. Bouzit avait travaillé à la DSI, il aurait même participé aux négociations avec l’Armée Islamique du Salut (AIS) à la fin des années 90 comme adjoint du général Smaïn Lamari. Formé en Chine, on dit même que le général Bouzit parle le Chinois. Toutes ces informations sont à prendre au conditionnel en attendant les nominations officielles.

Mais au delà du choix des personnes, posons-nous la question du pourquoi de ces changements? D’une part, il y a les raisons de santé. Les hauts responsables algériens sont très âgés, certains souffrent de maladies chroniques. Et d’autre part, comme mentionné dans l’article précédent, c’est une réaction à une succession d’incident graves depuis deux ans: kidnapping de trois humanitaires à Tindouf, attentats suicides de Ouargla et Tamanrasset, enlèvement du personnel du consulat de Gao et surtout la désastreuse attaque terroriste de Tiguentourine près d’In Amenas. Et sur un autre plan, le général Tartag s’était lancé dans une démarche irréfléchie contre le clan Bouteflika. Ces départs ne sont finalement pas une surprise. Même remarque avec le départ officieux du général Ahmed Bousteila du commandement de la gendarmerie nationale. En réalité, la seule surprise vient du profil des nouveaux responsables. Bendaoud ayant un profil DDSE à la tête du DSI, et réciproquement Bouzit ayant un profil DDSE à la tête du DDSE. En schématisant, un « diplomate » à la tête de la sécurité intérieure et un « maître du renseignement »  à la tête de la sécurité extérieure. A voir si c’est bien confirmé.

Des changements importants, mais rien de révolutionnaire cependant. Les changements de directeurs des services secrets ont fait l’objet d’une négociation tripartite entre le président Bouteflika, le chef d’état-major Gaïd Salah et Toufik le patron du DRS. Et les nouveaux responsables Bendaoud et Bouzit sont issus du monde du renseignement.

D’autre part, la succession du Mohamed Toufik Mediène par M’henna Djebbar semble s’ébaucher. Djebbar n’a pas été mis à la retraite, contrairement à Tartag et Attafi. Il connait bien l’armée régulière pour avoir dirigé le DCSA. Et il a été mis à la tête du Bureau d’Organisation (BO) au DRS, une sous-structure dont on ne sait pas grand chose. Bien que le journal El Watan indique, d’après une source bien informée, que c’est « une responsabilité qui le place juste en dessous du chef du DRS puisqu’il devra coiffer «toutes les structures opérationnelles». »

On ne peut ici qu’extrapoler. Le DRS reconfigure-t-il sa structure interne pour regrouper le Groupe d’Intervention Spécial (GIS), les officiers de l’ex-SCPJ et d’autres éléments dans ce qui serait l’équivalent du Service Action du DGSE français? Une évolution calquée sur ce qui se fait dans les pays occidentaux. D’un côté, une armée avec une composante de renseignement (la nouvelle DCSA), et de l’autre côté des services secrets avec une composante militaire (le nouveau BO). Avec comme objectif ultime d’instaurer une émulation fructueuse entre les corps de sécurité… affaire à suivre.

Toufik a-t-il préparé sa succession ? On ne le saura avec certitude qu’au jour de son départ, mais M’henna Djebbar apparaît comme un éventuel remplaçant. Le DRS survivra-t-il à Toufik? Oui, et certainement sous une forme différente, suite à une restructuration partielle qui donne des marges de manœuvre à l’armée régulière. Pour ce qui est de la société civile, rien n’indique que le carcan sera levé sur elle. Apparemment, le DRS doit se focaliser sur son cœur de métier qui est le renseignement et la sécurité, tout en réduisant son rôle dans l’influence politique. Mais ceux qui sous-estiment le poids de l’Etat profond DRS font une erreur d’analyse, autant le dire tout de suite.

Pour terminer cet article, une citation de Martin Luther King à méditer:

« Un mouvement social qui se contente de faire bouger les gens n’est qu’une simple révolte. Un mouvement qui change les individus comme les institutions est une révolution. »

Or rappelez vous qu’une révolution est absolument rejetée par le régime algérien. Le président Bouteflika a chamboulé le DRS, il ne l’a pas révolutionné.

Baki @7our Mansour

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16 commentaires pour Le point sur la structure actuelle du DRS. Deuxième partie.

  1. mokrane dit :

    je voudrais travailler comme agent drs

  2. blogsjobs dit :

    premièrement si la DSI est rattaché au ministère de l’intérieur, les officiers et sous officiers qui y travaille auront quel statut, celà ne se règle pas d’un trait de crayons, ils demeureront militaire, seront mis à la retraite anticipé, puis réintégrer comme civiles. Sera t elle toujours dirigé par un général alors qu’il vient d’ètre nommer à cette fonction. Tout celà m’a l’air bien compliqué.

  3. kelam dit :

    il faut avoir un service de renseignement fort pour être un pays fort.notre expérience vient de la révolution.nos services doivent être structurer en département qui comme les vases communicants ce remplisse ou ce vide sans que la structure soit affaiblie …on voie sans regarder..

    • anonyme dit :

      un agent paye’ par des services étranger en Europe ,doit être écrouler’ sur le champ ,contacter le DRS ,SVP , afin de denounce’ ce minable qui critique d’une façon très subversive le president Bouteflika et son frère le bien aime\et patriote SAID .
      LE CARACTÈRE CONCERNER EST: MOHAMMED MAACHI , dit : boufarik .de cette region meme . il vit en GB ,CAMBRIDGE . et marie’ a une vielle femme anglaise . il visite Alger ,mais, pas souvent . mais, il est inscrit au consulat , son passeport, au consulat d’Algérie a Londres ,le devoir d’un citoyen est de protéger le territoire national avec tout nos effort est mettre fin a la propagande nuisible est détruisante contre notre pays ,son père demeure dans la meme région de boufarik . son age est de 55 environ .très brun ,1m 60 de taille .70 kilos .environ .il voyage avec médicaments suivant une maladie de cœur .
      les services des frontières doivent enquêter celui ci ,des son retour annuel .
      le même télex a été’ envoyer au service de sûreté et gendarmerie nationale algérienne .
      merci .

  4. Ping : Com Bouteflika não há “Primavera árabe” na Argélia | My East-West

  5. Ping : Les 4 vérités de Saâdani qui font mal à l’Etat-DRS. | Un regard averti sur l'Algérie et le Monde.

  6. Ping : Présidentielle #dz2014: les jeux sont (déjà) faits. | Un regard averti sur l'Algérie et le Monde.

  7. AL dit :

    quelle est la structure centrale et locale opérationnelle tutelle directe de la lutte contre le terrorisme concernant la gestion des patriotes et des GLD ?
    merci

  8. Ping : Derniers changement au DRS. | Un regard averti sur l'Algérie et le Monde.

  9. Ping : Algérie: Est-ce la fin du DRS? | Un regard averti sur l'Algérie et le Monde.

  10. eliamine dit :

    L’article de TSA pose bien plus de questions qu’il n’apporte de réponses:

    premièrement si la DSI est rattaché au ministère de l’intérieur, les officiers et sous officiers qui y travaille auront quel statut, celà ne se règle pas d’un trait de crayons, ils demeureront militaire, seront mis à la retraite anticipé, puis réintégrer comme civiles. Sera t elle toujours dirigé par un général alors qu’il vient d’ètre nommer à cette fonction. Tout celà m’a l’air bien compliqué.

    « Département du renseignement de l’armée (DRA) soit Département central de la sécurité militaire (DPCM) »:
    La dénomination Département central est un peu saugrenue et tiré par les cheveux et singulier car aucune structure de la défense national n’a une telle dénomination, à mon avis celà est sortie tout droit de l’imagination d’un journaliste même pas capable de reproduire le sigle de Département central de la sécurité militaire (DCSM) nostalgique fakhamatouhou d’une période de gloire révolue et non (DPCM), la première hypothèse Département du renseignement de l’armée (DRA) est plus plausible, même si pour moi Département du Renseignement (DR) est amplement suffisant pour définir la mission du département à l’image du Département Approvisionnement qui existe, mais bon on peut tout aussi bien garder celui de DRS, car ce n’est pas en changeant les dénomination d’un tel ou tel organisme qu’on change les prérogatives et les logiques qui guide ses missions et ses attributions.

    Le rattachement du GIS (groupe d’intervention spéciale) à l’état major, pourquoi pas à l’image de Tsahal et sa Seryet Mitkal. Mais bon avec un chef d’état major de 80 ans et en surpoids pondéral, s’il est aussi lourd dans sa démarche à donner des directives à cette unité que ne l’est son poids, rabi yestar et le résultat sera catastrophique.

  11. 7our dit :

    Info du dimanche 29 septembre 2013, provenant du site TSA:

    « un projet visant une profonde restructuration des services de renseignements algériens » est en cours de réalisation. « La Direction de la sécurité intérieure (DSI), chargée du contre-espionnage, sera mise sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et non plus de celui de la Défense. La seconde, la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), sera rattachée soit à la présidence de la République, soit à l’état-major de l’ANP. »

    On reviendrait là à une situation similaire à celle qu’on peut trouver dans beaucoup de pays. Mais il s’agirait d’une véritable révolution des services dans le cas algérien. Et ce n’est pas fini:
    « la DSCA, actuellement Direction, sera promue en Département. Elle deviendra soit Département du renseignement de l’armée (DRA) soit Département central de la sécurité militaire (DPCM), selon nos sources. » Cela confirme ce qui est écrit sur ce blog quant à une montée en puissance de la DCSA.

    Enfin, le Groupe d’intervention spécial (GIS) « devrait quitter bientôt le giron du DRS pour être rattachée à l’état-major de l’ANP. » Ces derniers jours, la tension est montée d’un cran entre la présidence et le DRS, si ces informations se confirment, cela signifierait le découpage du DRS par suite de l’impossibilité d’aboutir à un compromis entre les deux pôles. Le DRS continuant à faire campagne contre Bouteflika. Cela sera abordé dans un prochain texte.

  12. eliamine dit :

    je tiens à faire quelque remarque.Sur le plan organique le DRS (Département Renseignement Sécurité) est un département rattaché à l’état major, comme l’est le DEP (Département Emploi Préparation), le DLO (Département Logistique Organisation). Mais l’Histoire (personnalité de son chef, sa longévité, la conjoncture du pays, la mission ) a fait que sur le plan opérationnel il a bénéficié d’une large autonomie si ce n’est d’indépendance. De ce fait je ne comprend votre étonnement sur la non représentation du DRS au niveau du portail internet du mdn, les deux autres départements ne le sont pas aussi. De plus Tartague n’aurait pas été mis à la retraite, mais nommé à une fonction auprès du vice ministre de la défense Gaid Salah comme chargé de mission ou chef de cabinet chargé de la coordination entre l’état major et le DRS. Enfin la DCSA, comme son nom l’indique est une direction centrale du mdn à l’image des autres directions centrales que sont les services de santé, les transmissions, l’intendance, le matériel et le personnel. Et donc elle sera rattaché au SG du mdn, lui même sous l’autorité directe du vice-ministre de la défense. Donc aucun intérêt à rattaché la DCSA à l’état major. Cependant son nouveau directeur Tirèche est issu de la maison DRS, donc le lien demeure entre la DCSA et le DRS. Enfin le DRS comme tout service de renseignement qui se respecte est constitué de deux bureau: le BA (Bureau Analyse chargé de la rédaction de BRQ) et le BO(Bureau Opération dit pudiquement Organisation). Enfin le shéma de l’organigramme du DRS, comporte bon nombre de limites,ni CPMI, ni CRMI, ni CTRI . Enfin votre questionnement sur le profil des remplaçants n’est pas dénué de tout fondement (volonté de brouiller les pistes?). Cordialement.

    • 7our dit :

      Merci pour ce commentaire, qui me permet de détailler certains arguments. Les deux derniers articles ont été allégés avant publication pour faciliter leur lecture, mais certainement que certains passages peuvent paraître plus ou moins abstraits.

      L’absence du DRS dans le bandeau du MDN est une anecdote, mais c’est une anecdote significative. Si on fait une recherche sur l’ensemble du site du MDN, on va trouver des documents sur les DEP et DLO, des articles avec parfois des noms et des photos des responsables lors d’activités de leurs sous-structures. Le DRS est totalement absent du site et des documents du MDN. Le DRS n’est pas un département comme les autres et son autonomie n’est pas seulement due à la personnalité du général Toufik. Ma théorie est que cela est due à la nature même de ses missions ; son autonomie est consubstantielle avec le secret dans lequel il baigne. Faisons un parallèle avec la Sécurité Militaire de Kasdi Merbah dans les années 70. N’y avait-il pas à cette époque déjà une certaine indépendance de la SM par rapport à l’armée?

      Maintenant que la DCSA est au MDN (ou sous le contrôle du chef d’état-major, attendons de voir comment va se faire cette réintégration), j’entrevois un écartement progressif par rapport au DRS. Certes Lakhdar Tireche est du DRS, mais le renouvellement des cadres DCSA ne se fera pas à partir du DRS. D’ailleurs, aujourd’hui le site TSA annoncait que 7 colonels de la DCSA avaient été mis à la retraite.

      C’était un choix de ma part de ne pas parler des CPMI, CRMI et CTRI. Pour une raison simple, la connexion et l’interaction avec la DSI sont flous. La liaison hiérarchique aussi d’ailleurs… S’agit-il d’une dispersion de structures qui est voulue ou d’une dispersion qui s’est imposée par la force des événements…

      Enfin pour le choix des remplaçants, je crois que cela répond à une double problématique. Du côté DSI, il s’agit de gérer un pacte de non agression avec le personnel politique autour de Bouteflika. Et l’évolution de la presse algérienne ces derniers jours est annonciatrice de cela. Du côté DDSE, le conflit malien a mis à nu une défaillance du renseignement humain, et même une erreur de jugement concernant certains interlocuteurs « privilégiés » parmi les populations du Nord du Mali. Pendant ce temps, les services marocains eux ont avancé leurs pions à Bamako.

      Il y a beaucoup de choses à dire sur tous ces sujets.

      Merci encore pour votre commentaire. Même si on n’est pas d’accord sur tout, cette discussion nous oblige à développer nos arguments dans un exercice utile pour le débat public.

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